Ma rencontre avec les fans de k-pop incultes
J’ai lancé quelques crottes de nez au visage des fans de k-pop qui pullulent sur Twitter et ça n’a pas manqué, ils ont déboulé dans mes mentions par centaines comme des hystériques, à la manière des intersectionnels tout aussi hystériques dont ils partagent souvent l’idéologie. C’est pas grave, ça arrive. Cette réaction était tout à fait prévisible et je ne leur en veux pas car ils ne disposent tout simplement pas des outils nécessaires à la joute verbale de qualité professionnelle, ce qu’on appelle la dialectique. C’est vrai que j’ai été un peu violent et s’ils avaient été malins ils n’auraient pas spammé des fancams de merde comme je l’avais prévu, ils auraient tenté d’amener un débat à propos de la culture et de l’esthétique, c’était justement là qu’ils pouvaient le mieux vous en sortir. Comme ils sont souvent jeunes, rien n’est perdu. Voici quelques tuyaux à l’usage de tout le monde qui – si vous ne soufflez pas dedans – utiles développer un argumentaire un peu plus intéressant que les « pa lu » et autres réponses de déscolarisés qui parsèment Twitter.
L’esthétique
Le premier tuyau, c’est de s’intéresser à l’esthétique. L’art – la musique et la danse en font partie – repose sur un jugement de valeurs qui est directement corrélé à ce qu’on nomme en philosophie l’Esthétique, c’est-à-dire la perception et l’étude du Beau. C’est une discipline qui occupe la philosophie depuis l’Antiquité et qui suscite toujours autant d’interrogations, d’actualisations. Eh oui, on n’a pas les mêmes critères de Beau et la même notion d’Art aujourd’hui qu’il y a 200 ans, 9 siècles ou 2 millénaires. Par exemple, vous pouvez voir qu’il y a eu une certaine évolution de l’esthétique entre ces deux œuvres trouvables en Italie :
C’est-à-dire que même si je trouve que la k-pop c’est de la chiasse, il est tout à fait possible de m’opposer des arguments valables et un peu plus pertinents que “ils ont battu les records des Beatles”. On s’en fout des concours de kékettes économiques, c’est le pire argument. Alors je ne vais pas donner ces fameux arguments parce que ce n’est pas mon but mais il s’agirait de commencer à s’intéresser à certains auteurs et à certains ouvrages capitaux dans l’histoire de la pensée occidentale. Je sais que depuis quelques temps pas mal de gens détestent l’Occident et ce qu’il a produit dans l’histoire mais ne leur déplaise, c’est un foyer de culture très important dans l’histoire des pensées. C’est pas mal d’en maîtriser certains concepts.
Je conseille donc à ceux que ça intéresse de lire des auteurs et des ouvrages comme ceux de Platon, qui a beaucoup écrit à ce propos : Hippias Majeur, Le Banquet, Phédon et d’autres encore. Hegel a aussi écrit sur l’art, je vous conseille Introduction à l’esthétique : le Beau. Un peu plus spécifique et hermétique, mais tout à fait intéressant et pertinent, Walter Benjamin et son L’oeuvre d’art à l’époque de sa reproductibilité technique, encore une fois trouvable chez Allia à peu de frais. Ça pourrait intéresser les fans de k-pop puisqu’ils sont autant versés dans la musique que dans l’image, c’est en tout cas ce que je déduis de leurs fancams intempestives.
Bref, il y a énormément d’écrits sur l’art, le beau (artistique ou naturel), le sublime, etc. Il suffit de farfouiller un peu et de lire tout ce qu’il est possible de lire. On n’est pas toujours obligé d’être d’accord avec les auteurs qu’on lit. Je dis ça parce qu’on vit dans une société ou les gens se complaisent de plus en plus dans leurs paradigmes et “cancel” toute pensée contraire à la leur. Oui je parle de vous les progressistes autodiag de Twitter.
La rhétorique
Tout ça nous amène au second tuyau : il faut développer son art rhétorique et sa méthode dialectique. Parce que ça, ce n’est pas un argument convaincant :
Je vous invite à lire, entre autres, La République de Platon ou encore de vous intéresser au matérialisme dialectique développé par Marx et Engels dans L’idéologie allemande, par exemple. En tout cas il faut absolument arrêter de faire des putains de sophismes. Allez, je vous donne la liste de tous les sophismes qu’on trouve ici et ailleurs, ou plutôt c’est Schopenhauer qui va le faire si vous lisez son livre L’art d’avoir toujours raison.
Un peu de littérature
Pour finir sur une note un peu plus littéraire, au delà du mépris de classe affiché par ce type, je vous invite aussi à lire Le peuple d’en bas de Jack London. Et du même auteur lisez Le talon de fer, un roman validé par Lénine et Trotsky.