Demain s’ouvrira le procès des attentats contre Charlie Hebdo. J’en discutais avec des amis hier soir, et je découvre qu’aujourd’hui, les gars ont décidé de republier ce qui a coûté la vie à 12 personnes. Je vais me permettre de développer sur une notion : le courage.

On peut me raconter ce qu’on veut sur Charlie Hebdo, sur Riss, sur les dernières années de Charb et de toute la bande… Y’a un truc qui ne changera jamais, c’est que depuis 1992, ces mecs là ont vécu pour un idéal qu’on peut trouver stupide, ou courageux, voire les deux :

  • Le droit de se foutre de la gueule du monde.
  • Le droit de se moquer, le droit à la caricature crasse, le droit de choquer, le droit de faire chier…

Et quand j’y pense, passer 28 ans de sa vie à vivre pour ça, c’est déjà impressionnant.

Quand on parle de Charlie Hebdo, je suis incapable de penser à autre chose qu’à Riss et aux survivants de la bande qui se sont retrouvés là, à regarder leurs potes, collègues, amis de foutage de gueule décimés à l’arme de guerre. Je n’arrive pas à m’ôter l’idée du traumatisme, et quand j’y réfléchis un peu, qu’importe mon avis sur le droit au foutage de gueule qu’ils réclamaient, me dire que 5 ans plus tard, les gars persistent et signent en disant :

“Peu importe les morts, peu importe le risque, peu importe votre avis, je continue à réclamer ce droit.”

Alors qu’ils ne connaissent que trop bien le coût exorbitant de cet engagement politique… Bah j’ai deux notions qui me viennent à l’esprit, le courage et la connerie. Faut tout de même être sacrément con et sacrément courageux pour être prêt à payer de son sang et de celui de ses proches le droit continuer à se foutre de la gueule du monde. Se foutre de tout le monde. Et surtout pour continuer, faut être putain de sacrément cohérent…

Alors qu’importe ce qu’on dira de Charlie Hebdo et des personnes qui le composent, personne me fera croire qu’ils ne sont pas les gens les plus cons et les plus courageux de ce Pays. L’engagement politique, c’est beau, c’est fort, c’est symbolique et parfois matériel… Mais je vous pose la question :

  • Qui aujourd’hui, si ce n’est eux, peut dire que son engagement politique c’est le coût de la vie ?
  • Qui peut se réclamer d’une telle cohérence ?
  • Qui est prêt à prendre de tels risques ?
  • Qui est aussi con ou aussi courageux ?

Je vous embrasse @Charlie_Hebdo et je vous souhaite bon Courage et bonne Connerie. Je vous embrasse en tant que croyant, en tant que Gauchiste, en tant que Français, en tant qu’Humain. Je me permets de rajouter dans mes embrassades les proches d’Ahmed Merabet, Franck Brinsolaro, Michel Renaud et Frédéric Boisseau. Je pense aussi à vous de tout mon cœur.

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