Depuis plus d’un an, le monde est au ralenti. Confinements et couvre-feux rythment nos vies faussées et de plus en plus vides de sens. Le monde dans lequel nous vivions a disparu, remplacé par une société aseptisée, affrontant un invisible ennemi pourtant bien plus handicapant que tout ce qu’a connu la société récemment.

Le 17 mars 2020, le monde a changé. Alors que nous nous pensions invincibles face aux épidémies grâce aux progrès de la médecine et au niveau scientifique brillant que notre société a atteint, le président de la République, Emmanuel Macron, annonçait dans un discours devenu célèbre l’arrêt complet du pays. Comme dans un film de zombies, les Français étaient interdits de sortie. Pas de morts-vivants marcheurs, non, juste un agent infectieux même pas vivant, un parasite miniature qui avait muté, et qui, à lui seul, paralyse encore l’entièreté du monde moderne.

Certains ont pu trouver ces évènements amusants ou distrayants de prime abord, amenant un peu de piment dans le quotidien parfois lisse de nos vies. Cependant, après plus d’un an, nous sommes tous d’accord sur un point: on en a marre du Covid. Ce virus aura mis en évidence de nombreux problèmes dans la société moderne, aura posé de nombreuses questions vis-à-vis du dispositif français de sécurité sanitaire, en particulier par rapport à la capacité de réponse des hôpitaux. En effet, comme beaucoup le savent, le virus n’est pas si dangereux. Pour un humain « normal », il abîme assez sévèrement les poumons mais ses effets sont réversibles, et après quelques semaines, il n’est plus qu’un mauvais souvenir. Cependant, sa virulence chez les personnes fragiles entraîne une saturation des lits de soin. 500,000 lits existent en France, mais seulement une petite partie est dédiée à la réanimation et aux soins intensifs. Pour 100,000 habitants, seulement 11 lits concernent les soins intensifs.

Infographie: La capacité d'accueil en soins intensifs | Statista

L’épidémie de Covid entraîne une hausse de patients nécessitant un lit en soin intensif, donc une saturation des urgences par les personnes vulnérables. Urgences qui reçoivent toujours leur lot habituel de malades en plus de ceux liés à l’épidémie. Et c’est le problème principal.
Bien sûr, la maladie existe dans des formes sévères et n’est agréable pour personne, mais le vrai fléau réside dans ce problème de saturation.
Le confinement, en limitant la circulation du virus, diminue le taux de contaminations, donc le taux de malades à un instant T, donc la saturation des hôpitaux. Cette mesure est donc nécessaire pour éviter que la plupart des patients meurent abandonnés sur un brancard, en attente d’une place pour être soignés convenablement.

En bref, la plupart des restrictions qui nous pourrissent la vie sont liées à la circulation et la transmission du virus, et la situation sera stabilisée quand le nombre de personnes ayant besoin de soins intensifs sera inférieur à la capacité d’accueil des établissements de santé. Alors, la vie « normale » pourra reprendre son cours.

Quelles solutions pour faire baisser ce chiffre? Le confinement a été la première tentative fonctionnelle. Mais, sur le long terme, en l’absence de traitement rapide et efficace, la courbe repart toujours à la hausse. Le confinement permet de ralentir la progression du virus, mais dès qu’on en sort, on retourne dans une configuration initiale d’épidémie, le virus circule à nouveau, jusqu’à atteindre un pic, moment auquel un nouveau confinement est décrété. Et ainsi de suite.
Les pouvoirs publics se sont vite aperçus des effets néfastes sur le moral des gens (et sur l’économie) de cet effet yo-yo. On a alors cherché des nouvelles mesures de contention, telles que le couvre-feu ou le semi-confinement. Celles-ci vont à l’encontre de la nature et de la liberté, et ne semblent pas particulièrement efficaces pour lutter contre le virus, même si certaines sont plus fonctionnelles que d’autres. La seule chose connue, c’est que leur effet sur le moral des populations est catastrophique. Jamais la précarité étudiante, jamais la souffrance des classes moyennes et pauvres de la population n’ont été aussi exacerbées. Nous sommes rentrés dans un monde où l’on travaille, puis on s’enferme chez soi en ayant à peine le temps de se nourrir. L’être humain n’est pas fait pour vivre comme cela, et les sacrifices faits par la population depuis des mois commencent à avoir un contrecoup très très important.
La communauté scientifique se tourne alors vers une autre solution: le vaccin.

Intervention de santé publique par excellence, un vaccin correctement appliqué à une population empêche la circulation d’un virus. Comment ?
Un virus a besoin d’un hôte pour agir, n’étant pas vivant par lui-même. Quand un très fort pourcentage d’une population est vaccinée, le virus n’a plus d’endroit où se cacher. S’il n’a pas d’autre hôte ailleurs, alors le virus disparaîtra, faute de moyens de subsistance. Cette stratégie de contention efficace a permis la disparition de la variole, et la quasi-disparition de la poliomyélite, de la diphtérie, et d’autres maladies infectieuses terribles. Le dernier exemple en date est Ebola, épidémie qui a terrorisé l’Afrique et le monde, et dont le vaccin a une efficacité qui frôle les 100%.

Les communautés scientifiques de tous bords, universités publiques comme laboratoires privés, se sont mis à chercher activement un vaccin efficace contre le Sars-CoV-2 dès que l’épidémie avait été identifiée comme réellement dangereuse, et, un an après le début de la recherche, un certain nombre de vaccins ont été homologués par différentes agences pharmaceutiques dans le monde. Quatre d’entre eux ont été utilisés à plus ou moins grande échelle, mais seuls trois sont aujourd’hui utilisés en France: le vaccin Pfizer, le vaccin Moderna, et le vaccin AstraZeneca. Si les deux premiers reposent sur une technologie plutôt nouvelle qui peut susciter des doutes auprès du grand public (et sont de toute façon réservés à la population à risque), le troisième, AZ, repose lui sur un mécanisme bien plus facile à comprendre et utilisé depuis plus longtemps: le vaccin contre Ebola, notamment, utilisait déjà cette technologie qui consiste à utiliser un virus non pathogène chez l’homme (un virus de chimpanzé pour AZ), lui « greffer » une protéine qui est spécifique du Sars-CoV-2, et ainsi déclencher une réaction immunitaire contre ladite protéine. En résumé, le corps se défend contre le virus du chimpanzé mais produit des anticorps qui fonctionnent contre le Covid. Ce vaccin repose accessoirement sur la même technologie que le vaccin russe.

Alors, est ce une solution miracle contre l’épidémie? Oui. Et non. Répondre à cette question n’est pas évident.
Tout vaccin se développe en quatre phases en temps normal, pendant lesquelles on évalue la toxicité, la sécurité, l’immunogénicité (capacité à induire une production d’anticorps) du produit testé. Ces études sont supervisées et hautement contrôlées, et menées en trois phases avant l’administration à grande échelle chez l’homme. Si les deux premières phases sont plutôt rapides à mener, la troisième cherche à étudier les effets à long terme du candidat vaccin. Or, dans « long terme », il y a « long », et vous vous doutez qu’en une année, on a pas eu le temps de voir les effets au-delà d’une durée assez courte. La plupart des médicaments/vaccins déclarés comme utilisables après les études non cliniques et la phase I et II des études cliniques poursuivent souvent leur chemin jusqu’à l’autorisation de mise sur le marché et après en temps normal. Les arrêts de développement se font soit pendant la phase I, en cas de toxicité chez l’homme, soit pendant la phase II, en cas d’inefficacité. Après ces deux phases, la plupart des effets relevés sont des effets rares, et peu d’effets graves et fréquents à long terme apparaissent. Les exceptions sont connues: Thalmidolide, Benfluorex… mais sont rares, bien que souvent graves. Ainsi, la preuve scientifique de la sureté de ces vaccins est plutôt forte, et la confiance qu’on peut leur faire est plutôt élevée, mais pas aveugle.Définitions

Du point de vue de l’intégrité de la fabrication de ces vaccins, le vaccin AstraZeneca est le produit de la recherche de l’université d’Oxford. Le laboratoire privé britannico-suédois a aidé au développement et au financement de la production et des études pour le virus, mais la technologie et la recherche viennent tout d’abord d’un organisme indépendant. Ensuite, pour les adeptes de la théorie du complot, il n’y a aucun intérêt à présenter un faux vaccin anti-Covid, voire pire, un vaccin volontairement toxique. Le virus handicape tout autant les bourgeois que les pauvres, tout autant les hommes politiques que les ouvriers. Il met en avant les défauts majeurs de notre système, il montre une à une depuis plus d’un an toutes les failles de la société capitaliste: lapidation de l’hôpital public qui se retrouve incapable de gérer la crise, prix fort payé par les petits commerçants et le peuple, protection des riches vis-à-vis des retombées économiques et psychologiques de l’épidémie, baisse de la popularité des dirigeants… Le Covid ne profite plus vraiment à grand monde. Sa seule utilité pourrait être de pouvoir contenir les populations, mais comme dit plus haut, cela commence à ne plus marcher. Les gens finissent par ne plus accepter de sacrifier leur vie pour protéger les autres. De moins en moins de gens respectent les règles. Que ce soit le public, le privé, le riche ou le pauvre, tout le monde souhaite sortir de la situation de survie sanitaire.

Enfin, bien qu’il ait prouvé son efficacité clinique, ce vaccin n’est pas parfait. Déjà, il nécessite deux injections espacées d’au moins un mois. Ensuite, il cause un violent effet secondaire grippal, qui dure vingt-quatre heures. Enfin, on a encore des doutes sur son réel taux d’efficacité. Cependant, il semble être, avec le vaccin Johnson et Johnson (presque le même, mais américain), le futur vaccin de la grande majorité des Français qui ne présentent pas d’immunodépression ou autres contre-indications en raison de sa production plutôt rapide, de sa conservation facile, tant que le vaccin russe n’est pas autorisé et vu que Sanofi (les gros nuls, la catastrophe qu’a été la recherche française jusqu’à présent mériterait son propre article…) a décidé d’utiliser ses usines pour produire d’autres vaccins… à partir de juillet, période à laquelle nous serons, je l’espère, en grande partie vaccinés.

En conclusion, la solution est là. Le vaccin permet de limiter la transmission de l’épidémie et protège des variants présents en France aujourd’hui. Ceux-ci sont évidemment loin d’être parfaits, mais semblent être le premier remède au problème. Pour ceux qui seront administrés en priorité, leur technologie est déjà connue et a déjà fait ses preuves, le seul doute à long terme est celui de l’adénovirus vaccinant.
Il existe un espoir sérieux d’être plus ou moins débarassés du virus d’ici le milieu de l’été, et de pouvoir enfin sortir de la situation de survie dans laquelle le peuple français est plongé. Bien entendu, le risque zéro n’existe pas, et personne ne peut garantir la sureté à 100% de ces vaccins. Calculer un risque nul est impossible.
La vaccination de masse contre le Covid est nécessaire et semble être la seule porte de sortie viable concernant la situation de saturation pour les hôpitaux. À la lenteur du gouvernement ne doit pas s’ajouter la lenteur et la réticence vaccinale pour lesquelles les Français sont connus concernant les onze vaccins obligatoires notamment. Pour repartir de l’avant, sortir de la dictature sanitaire, préparer les luttes de demain et tirer les leçons de cette crise, il faut dès aujourd’hui et dès que possible se faire vacciner.

Sources: Statista, EMA, IPMC-CNRS-université, Le Monde, Pr Christian Funck-Brentano…

 

Auteur/Autrice

À propos de l’auteur

Parfois étudiant, parfois musicien, parfois autre chose, mais toujours là pour corriger vos fautes de français, et en faire aussi.

Vous pouvez également aimer :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *