Quand on vous dit révolutionnaire, vous pensez à quoi ? Aux sans-culottes de la révolution française, à Vladimir Lénine et la révolution de février ou encore au visage de Guevara sur des T-shirts ? C’est normal ce sont les plus connus. Mais des révolutionnaires, il y en a eu plein, de toutes les origines et sur tous les continents. Parmi eux, il y en a un qui mérite notre attention : Thomas Sankara.

Thomas Isidore Noël Sankara est né le 21 décembre 1949, en Haute-Volta, faisant alors parti de l’Afrique-Occidentale française. Sa condition sociale relativement favorable lui permet de faire des études secondaires et de suivre des études supérieures dans d’autres ex-colonies françaises d’Afrique. Il suit une formation d’officier au Cameroun et à Madagascar, où il assista en 1972 au renversement du président Philibert Tsiranana par le socialiste Didier Ratsiraka. C’est pendant ces années en tant qu’élève-officier, qu’il lit Marx et Lénine et rejoint, plus tard, le Regroupement des officiers communistes, aux côtés d’Henri Zongo, Jean-Baptiste Boukary Lingani et Blaise Compaoré.

Populaire, il est nommé, en 1981, secrétaire d’État à l’Information puis Premier ministre dans deux gouvernements successifs. Il sera dans les deux cas, contraint de quitter son poste après avoir critiqué, entre autres, les rapports « néocoloniaux » qui lie la Haute-Volta à la France. Il finira en résidence surveillée en mai 1983.
En août 1983, des manifestations populaires et une insurrection de l’armée renversent le régime de Jean-Baptiste Ouédraogo et porte au pouvoir Thomas Sankara alors en résidence surveillée. Devenu président, il proclame la Révolution démocratique et populaire dont voici certaines mesures :

  • Le pays est renommé « Burkina-Faso » qui signifient « la patrie des hommes intègres » en moré et en dioula, les deux principales langues du pays.
  • Les Comités de défense de la révolution sont créé afin de décentraliser le pouvoir et d’assurer une gestion locale, ils sont calqués sur le modèle des homonymes cubains. On note aussi la création de Tribunaux de la révolution populaire, afin de juger les délits lié à la corruption et à l’évasion fiscale en particulier.
  • Une grande partie des pouvoirs féodaux des chefs traditionnels sont supprimés et leurs terres sont redistribuées aux paysans. Grâce à cette réforme agraire mais aussi aux programmes gouvernementaux en matière d’irrigation et de fertilisation, le Burkina-Faso atteint l’autosuffisance alimentaire en quatre ans.
  • Le lancement de campagnes de vaccination massives permettant à deux millions de Burkinabés d’être vaccinées entre 1983 et 1985. Ces campagnes de vaccination ainsi qu’un meilleur accès au soin et à l’alimentation permirent de faire baisser la mortalité infantile de plus de 6 points entre 1983 et 1987. Sankara est aussi le premier dirigent africain à reconnaître le VIH comme une menace majeure en Afrique.
  • Des mesures en faveur de l’égalité homme-femme sont prises. Comme l’interdiction des mariages forcés, de l’excision et de la polygamie mais aussi la mise en place de campagnes de sensibilisation à la contraception et aux partages des tâches ménagères. Thomas Sankara fut aussi le premier président africain a nommé des femmes à des postes haut placés dans son gouvernement et son armée.
El president Fidel Castro amb Thomas Sankara el 25 de setembre 1984 a l’Havana.


Sur le plan géopolitique, il devient un des chefs du Mouvement des non-alignés et une figure de l’anti-impérialiste. Il est notamment connu pour son fameux discours contre la dette de 1984 ainsi que ces prises de positions hostiles à l’impérialisme américain et à l’ingérence du gouvernement français en Afrique. Il est aussi connu pour ces initiatives comme la vente les luxueuses voitures de fonctions de l’État pour les remplacer par des Renault 5 où encore, la réduction les salaires de tous les hauts fonctionnaires (dont le sien) pour investir.

Il est assassiné le 15 octobre 1987 lors d’un coup d’État dirigé par son ami Blaise Compaoré. L’implication de la Jamahiriya libyenne où du gouvernement de François Mitterrand est souvent pointée du doigt.

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À propos de l’auteur

Socialiste tiers-mondiste et étudiant en médecine. Passionné d'histoire et de philosophie politique.

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