Avant-propos

Le 19 octobre, soit trois jours après l’assassinat de Samuel Paty, le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin annonce sa volonté de dissoudre le Collectif Contre l’Islamophobie en France, appelé plus couramment CCIF, provoquant un débat houleux dans les médias et sur les réseaux sociaux. Cet article sera ma modeste contribution à ce débat, j’y explique pourquoi je suis favorable à la dissolution du CCIF et autres associations gravitant autour et je parle de la polémique liée à l’affaire Samuel Paty, mais avant cela je reviens aussi sur le concept d’ "islamophobie" et son détournement par des militants à l’agenda douteux.

Cet article est basé en grande partie sur des sources de médias mainstreams sérieux de tous bords et de politicologues eux aussi très sérieux. Si le Collectif Contre l’Islamophobie en France a un problème avec les affirmations citées ici, qu’il attaque en justice les médias d’où je tiens ces informations plutôt que de me menacer moi. Et si vous êtes un sceptique, n’hésitez pas à cliquer sur les liens vers les sources.

J’utilise le terme "islamisme" de la même manière qu’Hugo Micheron et Bernard Rougier : cela décrit l’ensemble des courants politico-religieux ayant pour volonté de faire en sorte que des espaces sociaux soient régis par une lecture littérale des règles et des traditions musulmanes sunnites issues du Coran et des hadiths. En France il y a quatre grands courants islamistes : les associations liées à la Société des Frères Musulmans, le Tabligh, le salafisme "quiétiste" (non-violent), et le djihadisme (le djihadisme étant un dérivé violent du salafisme). Ces divers mouvements peuvent avoir des divergences doctrinales et des pratiques militantes différentes, mais, nous allons le voir, ils peuvent aussi faire des alliances de circonstance et certains militants islamistes peuvent passer de l’un à l’autre.

L’arnaque de la surutilisation du terme “islamophobie” dans le nouvel antiracisme

La rencontre entre la gauche occidentale et le lobbying d’Etats arabes et d’organisations musulmanes

Le terme "islamophobie" date de la colonisation du Maghreb mais il ne s’est popularisé que récemment dans le débat public suite à un lobbying très critiquable. C’est ce que dit le politologue Hugo Micheron, spécialiste de l’islamisme et du Moyen-Orient, dans son livre Le jihadisme français :

“Sur le Vieux Continent, les Frères [Musulmans] se mobilisent à travers de multiples collectifs pour obtenir la reconnaissance institutionnelle d’une “identité musulmane”. Elle leur permet de négocier, dans une logique de lobby communautaire, leur emprise sur la population d’ascendance musulmane auprès des pouvoirs publics. Une diversité d’acteurs associatifs et de “collectifs communautaires” appartiennent, de manière plus ou moins assumée, à la mouvance intellectuelle “frériste”, à l’image du très actif Collectif Contre l’Islamophobie en France (CCIF), créé en 2000. Pour ces organisations, l’intégration économique dans la société française ne doit pas être complétée par un consentement à son mode de vie et à sa philosophie institutionnelle. Adhérer aux valeurs du “modèle” français, accusé de corrompre l’Islam, équivaudrait à condamner à disparaitre l’Islam comme “fait social total”. Ainsi, l’avènement d’un Islam théologique et libéral, identifié à une croyance librement vécue par chacun, doit être combattu et discrédité, selon ces militants. Pour ce faire, ils poursuivent une stratégie d’affirmation communautaire exploitant toutes les ressources de la démocratie (procédures judiciaires, développement d’écoles privées hors contrat, du commerce halal, dénonciation des mariages mixtes au nom de la préservation de l’ “identité musulmane”). La mise en relief du délit d’ “islamophobie” s’avère importante dans cette démarche, car elle permet de faire progresser un agenda islamiste au moyen d’un argumentaire libéral, habilement retourné contre lui-même.”

Selon Stéphanie Le Bars dans Le Monde, le terme "islamophobie" est utilisé par des Etats musulmans et leurs lobbies afin de faire taire la critique de l’Islam et s’inscrit dans une dynamique "anti-blasphème" visant à instaurer un délit de blasphème tacite – sous couvert d’antiracisme – dans les pays où les musulmans sont minoritaires et à légitimer les lois anti-blasphème dans les pays où les musulmans sont majoritaires. Le média AJ+, créé, possédé et dirigé par la famille princière du Qatar, participe de cette stratégie. Il y a 20 ans ce média faisait des interviews complaisantes d’Oussama Ben Laden par Tayseer Allouni, journaliste et militant proche d’Al-Qaïda. Aujourd’hui AJ+ est plus subtil et tente de faire passer le discours "contre l’islamophobie" en Occident par la gauche. La stratégie, le marketing et le public d’AJ+ changent, mais les objectifs politiques restent les mêmes dans le fond : haine de l’Occident, discours vantant hypocritement l’unité de la "Oumma" (communauté musulmane), défense de l’Islam sunnite, soft-power qatari, critique du concurrent saoudien, etc. Et ça marche : juste en faisant quelques concessions aux LGBT dans leurs discours et en intégrant quelques mots-clefs issus de l’intersectionnalisme américain, ça suffit à faire passer leur cheval de Troie au sein de la gauche occidentale.

Le mariage fonctionne puisqu’en face on a des communistes trotksistes anglosaxons qui depuis les années 90 se disent ouvertement prêts à s’allier avec des islamistes sunnites bien que ces idéologies islamistes soient à l’origine totalement anticommunistes et aient été encouragées pendant la guerre froide par les Etats-Unis pour lutter contre les mouvements communistes, sociaux-démocrates et syndicalistes au Moyen-Orient.

Ainsi naquit dans les années 90 ce que la droite aime appeler vulgairement l’ "islamogauchisme" sans toujours bien comprendre la genèse et les subtilités de ce Frankenstein idéologique né d’un mélange entre un lobbying arabo-musulman et une gauche confuse en situation de difficulté à trouver des électeurs dans un contexte post-guerre-froide. 

Sondage “Le positionnement des français sur un axe gauche-droite” produit par l’IFOP en juillet 2020.

(Petite parenthèse : La droite se trompe souvent en donnant 1979 comme date de naissance de l’ "islamogauchisme", c’est-à-dire le moment où une partie de la gauche française a soutenu la Révolution Iranienne dans laquelle le Tudeh – parti communiste iranien – s’est allié avec les fondamentalistes religieux iraniens de l’Islam chiite pour chasser du pouvoir le Shah d’Iran. La révolution aboutira à une théocratie extrêmement autoritaire et réactionnaire car les communistes, qui pensaient être suffisamment organisés pour prendre le pouvoir à la place de leurs alliés de circonstance qu’étaient les intégristes chiites, vont finalement perdre la lutte pour le pouvoir et se faire durement réprimer. Le contexte est extrêmement différent et cela n’a pas vraiment changé les positions de la gauche française sur les religions et sur l’Islam. Concernant l’Iran on parle en plus de l’Islam chiite et non de l’Islam sunnite, sachant que l’écrasante majorité des musulmans de France ainsi qu’Al-Qaida et les réseaux liés à Daesh sont sunnites ça n’a vraiment pas grand-chose à voir avec la situation politique, culturelle et sociale de l’Islam en France.)

Conséquences sur le débat public

Charb, dessinateur et journaliste à Charlie Hebdo, parlait très bien de la surutilisation malhonnête du concept d’ "islamophobie" dans sa Lettre aux escrocs de l’islamophobie publiée à titre posthume :

“Le terme “islamophobie” est mal choisi s’il doit désigner la haine que certains tarés ont des musulmans. Il n’est pas seulement mal choisi, il est dangereux. […] Lutter contre le racisme, c’est lutter contre tous les racismes, alors lutter contre l’islamophobie, c’est lutter contre quoi ? Contre la critique d’une religion, ou contre la détestation des gens qui pratiquent cette religion parce qu’ils sont d’origine étrangère ?”

En France, la célèbre militante antiraciste Rokhaya Diallo disait en 2010 être d’accord avec les élucubrations d’Oussama Ben Laden sur l’ "islamophobie" française et le voile intégral. Drôle de convergence des luttes.

 On a vu lors de l’affaire Mila que des militants de gauche, parfois même des LGBT n’ayant aucun intérêt à défendre l’Islam, se sont mis à minimiser le harcèlement qu’elle a subi car elle aurait eu des propos "islamophobes". Des militants "de gauche", convaincus naïvement par le discours "contre l’islamophobie", se mettent à défendre des harceleurs sexistes et homophobes faisant des menaces de mort et de viol au nom d’un intégrisme religieux, donc d’une idéologie réactionnaire.

Le compte ayant publié ce tweet étant passé en privé, on ne peut plus voir le tweet. L’archive est trouvable sur Wayback Machine.

Au passage il est bon de rappeler que la "communauté LGBT" n’existe pas à mes yeux. Ou du moins, elle ne représente rien de très sérieux.

Je rappelle que le célèbre youtubeur Usul en a rajouté, faisant mine de renvoyer harceleurs intégristes et victime dos à dos (position déjà très critiquable dans ce contexte) il se permet en plus de déformer n’importe comment les propos de Mila de sorte à légitimer ce harcèlement sans en avoir l’air. Etonnant venant du camp du Bien. De plus il dépolitise totalement le sujet et résume toute cette affaire à "une embrouille d’ados".

Plus récemment, on a vu aussi des militants antiracistes – parfois n’étant même pas musulmans – trouver normal que la chanteuse Rihanna soit insultée, menacée et sommée de s’excuser pour avoir blasphémé, nous demandant d’écouter les "personnes concernées", c’est-à-dire les musulmans qui hurlent au blasphème. Voilà un exemple, et si vous tapez "Rihanna blasphème concernés" dans la barre de recherche de Twitter vous tomberez sur des centaines de propos du genre, dont certains avec des dizaines de milliers de likes. Par la magie du concept d’ "islamophobie", le blasphème devient un racisme.

https://twitter.com/223enft/status/1312984779755786241

Un terme simpliste qui ne permet pas de décrire la réalité

L’ "islamophobie" remplace le racisme anti-maghrébins dont on ne parle plus beaucoup dans le discours "antiraciste" alors qu’il touche pourtant des arabes et berbères non-musulmans. Remplacer le racisme anti-maghrébins par l’ "islamophobie" et essentialiser les maghrébins par rapport à l’Islam vu comme une religion uniforme, c’est considérer par exemple que des maghrébins non-musulmans très virulents envers l’Islam comme Majid Oukacha ou Zineb El Rhazoui sont des "traitres" ou des "harkis", discours essentialiste, racialiste et identitaire assez critiquable en plus d’être en décalage complet avec la réalité puisqu’il oublie l’existence de nombreux juifs berbères, de chrétiens d’Orient et d’athées ou de déistes du Maghreb.

Bien sûr, dans ce nouveau discours "antiraciste" on parle encore moins du racisme au sein-même des populations musulmanes comme les tensions entre certains berbères et arabes important des conflits d’Algérie, des rapports houleux entre certains membres de la diaspora marocaine et d’autres de la diaspora algérienne, des tensions entre certains tchétchènes et maghrébins, du fort communautarisme turc ou de la négrophobie chez certains maghrébins : l’ "antiracisme" devient un discours manichéen dans lequel les maghrébins, les turcs et une partie des noirs ont l’Islam comme identité monolithique, opposée à l’Occident qui serait "islamophobe" et colonialiste par essence. Dans ce discours, l’Occident est souvent lui aussi représenté de manière monolithique sauf lorsque c’est pour dire que la France serait plus "islamophobe" que le Royaume-Uni, la Belgique et les Etats-Unis.

Au passage, une religion est avant tout un ensemble d’idées et de traditions, il est donc légitime d’en penser ce qu’on veut et de faire des jugements de valeur tant que sa critique est basée sur des faits. Sinon je peux hurler à la gauchophobie quand des libéraux m’embêtent. Ce qui est condamnable c’est la discrimination injustifiée sur la base de la religion, pas la critique de cette dernière. Et on va voir par la suite que la manière qu’a le CCIF de compter les discriminations est très… originale.

L’entourage du CCIF

Le tiercé gagnant : le Tabligh, les Frères Musulmans et les salafistes

Selon Libération, média de gauche loin de pouvoir être taxé d’ “islamophobe”, le fondateur du CCIF Samy Debah est un ancien prédicateur proche du Tabligh, un mouvement intégriste qui a une lecture littérale du Coran et des hadiths et dont la plupart des mosquées en France ont été fermées par le gouvernement de François Hollande et Jean-Marc Ayrault en 2012 quelques mois après les attentats perpétrés par Mohamed Merah. Samy Debah servait aussi la soupe à Tariq Ramadan. 

Toujours selon Libération, le CCIF est très proche de mouvances salafistes. Pour rappel, le salafisme est un mouvement sunnite (ayant fusionné avec le wahhabisme saoudien dans les années 60) qui cherche un retour à l’Islam des premiers temps, celui de Mahomet de ses compagnons du début du Moyen Age. C’est pas très progressiste tout ça. Rokhaya Diallo comparait les salafistes aux témoins de Jéhovah, car eux aussi limitent leurs contacts avec les mécréants et veulent vivre en théocratie. La différence c’est que les témoins de Jéhovah n’ont pas droit de porter les armes, alors qu’un salafiste peut rapidement évoluer vers le djihadisme et ça finit en soirée Bataclan.

Notez qu’il existe plusieurs courants du salafisme en Europe, tous ne prônent pas l’action violente, certains sont partisans d’un retrait de la sphère politique quand d’autres enfin, sont favorables à l’activisme politique.

Le CCIF a aussi défendu l’école salafiste hors contrat de l’imam Abdelfattah Rahhaoui alors accusée de violenter des enfants, de leur apprendre le combat, de véhiculer des discours sectaires et haineux. Dans cette école, le célèbre djihadiste condamné avant les faits Fabien Clain enseignait illégalement et les programmes étaient pensés par un théologien formé en Arabie Saoudite chez les musulmans wahhabites. Hugo Micheron en parle dans son livre Le jihadisme français :

Les articles du CCIF en soutien à cette école sont encore trouvables sur leur site.

Le politologue Hugo Micheron ainsi que des personnalités politiques de tout bord accusent le CCIF d’être affilié à la Société des Frères Musulmans, une organisation internationale née dans les années 20 en Egypte et considérée comme terroriste par plusieurs pays. Les Frères Musulmans sont un mouvement réactionnaire islamiste qui a par ailleurs reçu le soutien des Etats-Unis dans les années 1950 pour déstabiliser le régime socialiste de Nasser en Egypte. L’affiliation directe du CCIF aux Frères Musulmans n’est pas officielle et n’est donc pas prouvée. Cependant on note que des personnalités ou des groupuscules liés aux Frères Musulmans gravitent autour et convergent parfois avec eux.

https://twitter.com/Mucio25448358/status/1318702352099119110

Le CCIF n’a de cesse de nier sa proximité avec les Frères Musulmans. Pourtant ils ont été présents à plusieurs reprises à la réunion annuelle du Bourget comme on l’apprend sur leur propre site. Cette réunion annuelle est organisée par l’UOIF, une organisation affiliée à la Société des Frères Musulmans comme on peut l’apprendre dans Libération.

Dan un de leurs tweets aujourd’hui inaccecible car le compte du CCIF a été supprimé, le CCIF prête à Bernard Godard une citation selon laquelle le CCIF ne serait pas lié aux Frères Musulmans. Non seulement la véracité de cette citation n’est pas prouvée, mais en plus ce Bernard Godard était apparemment le premier à les critiquer en disant que le CCIF se rapproche de la mouvance frériste.

En 2013 Marwan Muhammad a fait une vidéo avec Iliass Azaouaj, un prédicateur salafiste de Bruxelles qui était membre du groupe Sharia4Belgium dissout en 2012. Il s’est cependant éloigné de cette association avant la dissolution, critiquant les méthodes militantes de ce groupuscule. Ilias Azaouaj est parti en Syrie sous prétexte de ramener de jeunes djihadistes vers la Belgique mais a déclaré en vidéo avoir rejoint le mouvement djihadiste, où il menace la France et la Belgique dans la foulée. Et on ne sait pas trop s’il est mort ou pas là-bas depuis. La capture d’écran ci-dessous date de 2013, quelques mois seulement avant qu’Iliass Azaouaj parte en Syrie.

Iliass Azaouaj à gauche, Marwan Muhammad à droite. La vidéo est encore en ligne sur Youtube.

Le djihadisme et les divers courants islamistes de manière générale ne se limitent pas qu’à tuer des gens. C’est toute une idéologie avec des penseurs, des réseaux, des militants, des associations, des médias militants, des lieux de sociabilité, des pressions sociales sur l’entourage et le voisinage, etc. Tout ceci participe de ce qu’Antonio Gramsci a théorisé avec la notion de "guerre de position" appliqué à l’Islam et non plus au socialisme, c’est-à-dire gagner la bataille des idées afin de gagner la guerre politique. Sur ce blog, Charlucescu en a parlé ici.

Idriss Sihamedi et Baraka City

Le CCIF est proche de l’ONG Baraka City, elle aussi menacée de dissolution par Gérald Darmanin, dont le dirigeant Idriss Sihamedi est très… spécial. Le 27 août 2020 Idriss Sihamedi appelait les musulmans à mourir en martyr. Mais attention, il précise que c’est mourir en martyr en s’attaquant aux terroristes islamophobes ! Donc de faire une chasse aux sorcières contre de supposées cellules dormantes islamophobes. Idriss Sihamedi, proche du CCIF, refusait d’ailleurs de critiquer les agissements de Daesh en 2016.

Ce tweet a été supprimé, il est toujours trouvable sur archive.today.

Idriss Sihamedi trouve qu’il est « islamophobe » que la France donne l’asile à une pakistanaise menacée de mort dans son pays. Pour lui, son blasphème relève de la « haine de l’Islam ». Cette pakistanaise chrétienne avait juste pris de l’eau dans un puits réservé aux musulmans, ce qui était donc considéré comme un blasphème envers la religion musulmane. Et même si cette femme a été acquittée alors qu’elle risquait la peine de mort, elle reste en danger dans son pays aux lois féodales car certains qui la défendaient ont été sauvagement assassinés.

Et pour couronner le tout, Idriss Sihamedi est fiché S et son association Baraka City trempe potentiellement dans des trucs pas du tout nets bien que l’enquête ait été classée sans suites. Respectons la présomption d’innocence, mais avec méfiance. Marwan Muhammad, tête d’affiche du CCIF, soutenait évidemment Idriss Sihamedi lors de sa perquisition. Comme si cette perquisition n’était dû qu’à une politique « islamophobe » du gouvernement et qu’Idriss Sihamedi n’était pas du tout un personnage sulfureux.

Le compte ayant publié ce tweet étant passé en privé, on ne peut plus voir le tweet. L’archive est trouvable sur archive.today.

Erdogan contre l’islamophobie

Une autre tête d’affiche du CCIF est Feïza Ben Mohamed, une lobbyiste turque pro-Erdogan. Erdogan est le chef d’Etat actuel de la Turquie et son parti est l’AKP, un parti plutôt libéral sur le plan économique, très conservateur voire réactionnaire sur les questions identitaires et morales et impérialiste concernant la géopolitique. Sur le spectre politique français on considérerait facilement cela comme un parti d’extrême-droite, voire une sorte de parti semi-fasciste.

Mais en Turquie il y a des mouvements bien plus à droite comme le mouvement des Loups Gris, proches d’une forme de néo-nazisme turco-musulman. En 2017 le COJEP, association basée en France et fondée par des Loups Gris, a remis un prix du vivre-ensemble à Edwy Plenel le chef de Médiapart. Quoi de mieux que de recevoir un prix du vivre-ensemble de la part d’un mouvement ultra-nationaliste, impérialiste, islamiste, autoritaire, antisémite, antigrec, antichrétien et antiarménien ? Bref, revenons à notre CCIF !

Les idées réactionnaires du CCIF

Complicité du CCIF avec le sexisme, l’antisémitisme, l’homophobie et le racisme

Pour le CCIF, il est « islamophobe » de condamner ou expulser un imam appelant au djihad, prêchant le viol, l’homophobie ou l’antisémitisme. C’est ce qu’a pu observer Isabelle Kersimon, le tribunal a au passage donné raison à cette dernière lorsque le CCIF l’a attaquée en diffamation.

“Le CCIF a publié en 2015 ses propres chiffres sur l’islamophobie, et ceux-ci ont paru nettement exagérés par rapport à ceux du ministère de l’Intérieur, mais aussi par rapport à ceux du CFCM, qui a d’ailleurs remis en cause la fiabilité du CCIF. Ce qu’Isabelle Kersimon a reproché au Collectif contre l’islamophobie en France, qui ne publie d’ailleurs plus depuis 2012 la liste des cas qu’il considère comme étant islamophobes, est d’en faire un fourre-tout dans lequel ils comptabilisent les expulsions d’imams qui appellent au djihad, les poursuites engagées contre les imams qui appellent au viol des femmes qui portent la jupe, ou qui tiennent des propos antisémites… C’est ubuesque ! La démonstration a été remarquablement effectuée par Isabelle Kersimon, sans que le juge y trouve quoi que ce soit à redire, ce qui signifie bien que les statistiques du CCIF ne sont pas fiables – pour utiliser un euphémisme. C’est très important de le dire, car c’est à partir de ces chiffres que le CCIF construit son discours de victimisation permanente, qui mène ensuite au sentiment d’humiliation et à la violence.”

Le CCIF qualifie d’« actes islamophobes » les expulsions de militants du mouvement Kaplan qui appelle à la violence et au terrorisme. En 2004 dans leur premier rapport, le CCIF prenait la défense d’un militant de cette organisation violente. Ils ont aussi compté dans leurs statistiques la fermeture de l’école coranique de Grisy-Suisnes affiliée au Tabligh, la fermeture d’une mosquée recrutant des djihadistes à Levallois ainsi que l’expulsion d’Abdelkader Yahia Cherif accusé par les Renseignements généraux d’appel au jihad suite aux attentats de Madrid.

L’Obs nous apprend que pour le CCIF, deux hommes qui s’embrassent à proximité d’une mosquée est un acte islamophobe. Non ce n’est pas une blague.

“D’autres actes sont assez délirants comme cette organisation d’un kiss-in homo par des “Identitaires” (sic), qui est organisé devant une mosquée, comme il en est organisé devant des églises, et qui est répertorié parmi les actes islamophobes. […]”

Concernant le sexisme, à la marche contre l’islamophobie de 2019 organisée par le CCIF, il devait y avoir cet énergumène. Suite à la polémique, les organisateurs lui ont demandé de ne pas venir. Ils ont de drôles de camarades, au CCIF ! 

Le CCIF a déjà fait parler de lui pour sa proximité avec des personnes radicalement sexistes et homophobes comme nous l’apprend Wikipédia.

“En 2013, à la mosquée du Bourget, Marwan Muhammad s’affiche avec Nader Abou Anas, prédicateur qui avait auparavant déclaré : « La femme ne sort de chez elle qu’avec la permission de son mari ». Soutien du CCIF, l’imam Hassan Iquioussen estime pour sa part que « l’homosexualité n’est pas la bienvenue » et oppose les « musulmans soucieux d’être fidèles à leur éthique religieuse » aux « musulmans civilisés, modernes, modérés, intégrés, assimilés, athées, homosexuels et pourquoi pas pédophiles ». Le militant laïque Naëm Bestandji conclut : « Je n’ai jamais entendu Marwan Muhammad exprimer le moindre bémol envers les intégristes islamistes ». Les musulmans progressistes sont par ailleurs absents des évènements du CCIF.”

Selon Fatiha Agag-Boudjahlat, le CCIF est une association raciste puisqu’elle essentialise la culture et la religion selon l’origine ethnique, véhicule des discours identitaires et serait proche du Parti des Indigènes de la République qui est un parti racialiste et identitaire s’adressant aux jeunes issus de l’immigration.

Le CCIF et le voile

Le CCIF réclame la légalisation de la burqa et du niqab, deux symboles déshumanisant totalement les femmes en les obligeant à masquer leur visage, le visage étant un élément très important de l’identité d’une personne et de sa communication non-verbale. Ce sont aussi des symboles salafistes – donc intégristes – ainsi que des attributs du soft-power saoudien. Par ailleurs le Maroc interdit très durement la burqa et le niqab avec des peines plus élevées qu’en France. Le Maroc ne les interdit pas seulement dans l’espace public mais interdit aussi leur vente, leur production et leur possession. Alors peut-être que le Maroc est un pays qui a une islamophobie intériorisée malgré qu’il ait l’Islam comme religion d’État ?

Le CCIF milite aussi pour la légalisation du port du voile à l’école. Pouvoir voiler des gamines dès l’école primaire, voilà qui est très progressiste ! Et voici ce qu’on peut entendre sur le voile et les femmes dans les sphères du CCIF. Comme vous pouvez le voir, ce n’est pas très féministe.

Extrait de l’article “Accusé d’être une association islamiste, le CCIF affirme que cela n’a jamais été prouvé. Vraiment ?” de Naëm Bestandji publié dans Atlantico en 2019.

Le CCIF et le multiculturalisme

Le Figaro nous rapporte les propos d’un article du Canard Enchainé :

“Dans un article au titre évocateur « Des islamistes qui avancent mosquée », Le Canard Enchaîné soulignait que le CCIF « s’est spécialisé dans des rapports faisant le procès de la laïcité à la française », et rappelait que le porte-parole du CCIF s’était produit en compagnie d’orateurs sulfureux, comme l’imam radical d’Aubervilliers Hassen Bounamcha, et les prédicateurs radicaux Nader Abou Anas et Rachid Abou Houdeyfa. Selon Libération, Samy Debah, le fondateur du CCIF, était lui-même un ancien prédicateur tabligh et proche de Tariq Ramadan. Le collectif assume sa proximité avec les acteurs néosalafistes comme Al-Kanz ou Baraka City, avec lesquels il signe un communiqué contre les perquisitions en novembre 2015.”

Étant opposé à toute assimilation, le CCIF vante le modèle culturel britannique : c’est un modèle où on considère la liberté de culte comme presque absolue et où on laisse se développer des sectes sans rien dire. On se retrouve ainsi avec le « Londonistan », un des plus grands réseaux islamistes d’Europe. Parce qu’après tout c’est la liberté de culte. Au Royaume-Uni on a aussi des « sharia courts », c’est-à-dire des tribunaux religieux où les fidèles règlent les problèmes liés à la vie privée devant des autorités religieuses, notamment en ce qui concerne les divorces et autres affaires de couple. En 2013 les londoniens ont même eu droit à des milices islamistes qui trainaient dans les rues pour harceler ou agresser les femmes non-voilées, les buveurs d’alcool et les homosexuels. C’est le vivre-ensemble ! Voilà ce qu’il se passe lorsqu’on a un Etat faible, qu’on fait cohabiter différentes communautés sans culture commune et qu’on laisse passer n’importe quoi au nom de la liberté et de la tolérance.

Dans cette logique communautariste, le CCIF demande à ce que la « communauté musulmane » soit reconnue officiellement par l’État français. Si ça ce n’est pas un refus d’assimilation accompagné de communautarisme, je ne sais pas ce que c’est.

Le compte du CCIF a été désactivé, mais vous pouvez retrouver ce tweet sur archive.today.

Le CCIF et l’affaire Samuel Paty : pas responsable ou irresponsable ?

Coupons court tout de suite : non, contrairement à ce que dit la rumeur chez certains adversaires du CCIF, le CCIF n’a pas de responsabilité pénale dans l’assassinat de Samuel Paty. Du moins, nous n’en avons pas la preuve, et nous n’avons même pas d’indice qui le laisse supposer. Et très franchement, j’ai beaucoup de mal à croire que le CCIF participerait directement à un attentat. Cependant, par son discours victimaire le CCIF sert indirectement la réaction djihadiste. Il en est un peu l’idiot utile. Les djihadistes ne recrutent pas de nouvelles têtes en leur parlant directement d’aller tuer des mécréants. Le processus de radicalisation se fait peu à peu, et la porte d’entrée est souvent le salafisme quiétiste (donc non-violent) dont le discours passe par une rupture avec les mécréants, vus comme menaçants pour l’Islam, donc par essence "islamophobes". Les thèses sur l’islamophobie d’Etat (comme quoi l’Etat français serait anti-Islam) et l’islamophobie "systémique" (comme quoi les non-musulmans occidentaux seraient tous un peu "islamophobes" inconsciemment à cause de constructions sociales racistes) participent à ce discours victimaire et complotiste légitimant une coupure plus ou moins radicale avec le monde mécréant, le refus d’assimilation, le militantisme théologico-identitaire, et tout cela fait partie de la première étape d’une radicalisation.

On pourrait comparer ça avec Renaud Camus, théoricien d’extrême-droite de la thèse du "Grand Remplacement". Renaud Camus n’est pas pénalement responsable de l’attentat de Christchurch perpétré au nom de la lutte contre ce supposé Grand Remplacement. Mais parce qu’il véhicule un discours complotiste et victimaire de "génocide par substitution", il encourage, consciemment ou non, un militantisme identitaire radical qui peut aller jusqu’au recours aux armes puisqu’il décrit les phénomènes dont il parle comme un danger mortel. Il n’est pas pénalement responsable, mais a une responsabilité politique indirecte. Pour le CCIF, c’est pareil. Même s’ils n’ont pas de responsabilité pénale dans cet attentat, le fait qu’ils considèrent chaque dessin blasphématoire comme du racisme et véhiculent la théorie du complot victimaire d’une islamophobie d’Etat, consciemment ou non ils sont en partie responsables de la montée de cet islamisme. Ils sont indirectement en partie responsables par leur irresponsabilité.

Bien sûr cela ne veut pas dire qu’ils sont contents que ça ait été jusque là. Je veux bien leur laisser le bénéfice du doute et penser qu’aucun d’entre-eux ne veut aller jusqu’à la décapitation des blasphémateurs et que leurs hommages à Samuel Paty ont été sincères. Mais ils contribuent indirectement par leur discours à rendre l’islamisme acceptable, du moins tant qu’il est non-armé. Avant d’être assassiné, Samuel Paty vivait dans un quartier dans lequel il cohabitait avec toute une micro-société islamiste. Cela n’est pas sans rappeler tout ce que décrit le sociologue Bernard Rougier dans Les territoires conquis de l’islamisme, où il explique comment certains quartiers majoritairement musulmans se font pourrir de l’intérieur par l’arrivée de mouvements islamistes minoritaires mais très prosélytes qui imposent leurs pratiques et leurs règles aux autres musulmans voire aux non-musulmans par la pression sociale. Pour avoir montré des caricatures de Mahomet dans le cadre d’un cour, Samuel Paty a été calomnié et harcelé sur la base d’un blasphème puis de mensonges inventés par un parent d’élève. Il y a eu tout un sabotage social non-violent et pourtant extrêmement gravissime avant que ne se déroule l’attentat. Ce parent islamiste – lui-même issu d’une famille islamiste – qui a menti à plusieurs reprises sur Samuel Paty, l’a harcelé, a divulgué ses informations privées, et l’a dénoncé de manière calomnieuse à son rectorat, dit avoir été soutenu par le CCIF et conseillait aux autres parents de contacter le CCIF pour se plaindre de cet horrible blasphème "islamophobe".  Tout ce harcèlement a été légitimé et relayé sur Facebook par la mosquée de Pantin, fermée depuis sur ordre du ministre de l’intérieur Gérald Darmanin. Puis un gars plus violent que les autres a entendu parler de l’affaire sur Internet et s’est dit qu’il allait décapiter le professeur.

Pratiques militantes du CCIF

Doxxing et harcèlement

Jérôme Martin alias @peabodyjoshua est un autoproclamé militant LGBT qui milite également au CCIF et leur sert de caution car il est homosexuel et non-musulman et revendique ces deux identités (il préfère d’ailleurs qu’on le présente comme étant "un pédé" selon ses propres termes). Il est fier de faire des listes d’informations sur des homosexuels et transgenres « pro-Valls ». Chez Jérôme, « pro-Valls » ça veut dire « de gauche mais pas pro-Islam donc en fait d’extrême-droite », on imagine donc que les marxistes et les anarchistes sont en fait des vallsistes d’après lui. Le doxxing – c’est-à-dire la divulgation d’informations privées sur Internet afin de nuire – et le harcèlement sont des pratiques utilisées par le CCIF. Bizarrement, cela ne choque pas Jérôme quand ça vient de ses amis. Il les aide même en recueillant des infos utiles sur des homosexuels et des transgenres à harceler pour qu’ils arrêtent de critiquer trop durement les islamistes.

Le militant du CCIF Jérôme Martin, son ami Laurent Pavot alias @lafleurdu54, @Pwnine_ et toute leur bande ont divulgué mon identité et mes photos sur Twitter. Jérôme Martin rappelle mon prénom, mon nom, et mon lieu de scolarité dans la plupart de ses tweets sachant qu’il écrit en moyenne 15 tweets par jour sur son compte secondaire @Decharlisons totalement dédié à me calomnier en m’accusant d’être une sorte de nazi. Je ne peux m’empêcher de penser que le pire pourrait m’arriver un jour, moi qui vis à Saint-Etienne du Rouvray où Daesh a déjà tué et d’où sont originaires certains djihadistes encore aujourd’hui en liberté en France. Il est bon de rappeler que le tueur de Samuel Paty a cherché deux autres cibles avant de se rabattre sur Samuel Paty qui avait été doxxé, car ses deux premières cibles étaient trop anonymes. Divulguer des informations privées de non-musulmans tue. Les doxxeurs doivent être considérés comme des complices des attentats. Et Jérôme Martin qui a presque 50 ans et est censé avoir travaillé sur le harcèlement sait parfaitement ce qu’il fait. Il a conscience qu’il me met directement en danger, mais espère que les lois ne permettront pas de le punir s’il m’arrive quelque chose. Et effectivement, la législation concernant Internet étant souvent en retard par rapport au développement des réseaux sociaux, il y a des chances pour qu’il ne lui arrive jamais rien. Et vu le laxisme judiciaire hallucinant concernant ceux qui font ouvertement l’apologie du terrorisme… on est pas sortis des ronces.

Financements du CCIF

L’adhésion au CCIF est payante et coûte entre 15 et 30€ par an pour une personne seule, selon sa situation. Depuis 2011, le CCIF est reconnu par l’Etat comme étant une association d’intérêt général, donc les dons faits au CCIF sont déductibles des impôts. L’État français est tellement islamophobe qu’il reconnait des assos islamistes comme d’intérêt général.

En 2012, le CCIF a été financé par la Open Society Foundations du milliardaire américain et ultralibéral George Soros. Le CCIF se montre de gÔche tout en faisant de la collaboration de classe avec les pires capitalistes américains ! George Soros est un philanthrope connu pour ses nombreuses ingérences politiques à travers le monde. Là-dessus je vous renvoie à la vidéo de Le Rektorat.

En 2017, le CCIF a aussi été financé par des fonds de l’Union Européenne.

Comment lutter contre les idées du CCIF ?

Le CCIF n’a qu’une importance très relative, cependant il est le symptôme d’une époque où la gauche ferme les yeux sur les dérives islamistes par clientélisme, par méconnaissance ou par naïveté. Les discours du CCIF dépassent donc le cadre de cette association. Informez-vous, relayez cet article et ses sources, moquez-vous de cette association et ne cédez jamais à leur terrorisme intellectuel à base de chantage à l’islamophobie et autres reductio ad Lepenum. Ils vous feront des menaces de procès, mais ne vous inquiétez pas ils ne peuvent pas faire grande chose tant que tout est sourcé. C’est pour ça qu’ils ont perdu face à Georges Bensoussan. Et pour débunker les discours victimaires de ces gens mi-progressistes mi-islamistes, je vous recommande la très bonne interview de Nedjib Sidi Moussa. En attendant, réclamons la dissolution du CCIF.

L’avenir de la gauche américanisée et islamisée : l’anarco-djihadisme intersectionnel ?

Cela ne concerne pas directement le CCIF, mais je rappelle qu’une certaine gauche se croit anarchiste, progressiste, pro-kurdes, pro-LGBT, féministe, etc tout en soutenant publiquement l’ex-djihadiste Kamel Daoudi alias @SentierBattant. Ni oubli, ni pardon, sauf pour les islamistes visiblement ! Voilà donc où mène la "convergence des luttes" avec ceux qui militent "contre l’islamophobie" : des autoproclamés anarchistes pro-LGBT et antiracistes se mettent à défendre le pire du pire de l’extrême-droite musulmane ultrareligieuse.

Un peu de littérature

Vous savez que j’ai toujours encouragé mes abonnés à lire des livres et à suivre activement l’actualité car il faut connaitre ses ennemis. Voilà donc une petite liste de livres et d’articles à lire sur les mouvements islamistes et sur le djihadisme.

  • Hugo Micheron, Le jihadisme Français (2020)
  • Bernard Rougier, Les territoires conquis de l’islamisme (2020) [il sera réédité en édition augmentée en 2021]
  • Gilles Kepel, Terreur dans l’Hexagone : génèse du djihad français (2015)
  • Amélie-Myriam Chelly, En attendant le paradis : anatomie des radicalisations (2019)
  • Jean-Pierre Obin, Comment on a laissé l’islamisme pénétrer l’école (2020)
  • Hamadi Redissi, Une histoire du wahhabisme : comment l’islam sectaire est devenu l’islam (2016)
  • L’Obs, Portrait d’Oussama Ben Laden (2011)
  • L’Humanité, A Trappes, l’islamisme tisse sa toile (2003)
  • Romain Gonzalez et Nedjib Sidi Moussa, Les « Musulmans » sont-ils les nouveaux damnés de la Terre ? (2017)
  • Charb, Lettre aux escrocs de l’islamophobie qui font le jeu des racistes (2015)

Et n’hésitez pas à suivre Naëm Bestandji, un des grands détracteurs du CCIF.

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3 commentaires

  1. Excellent article. Je recommande de compléter cette lecture avec le bouquin de Zineb: “détruire le fascisme islamique” ; le livre était relativement en avance sur son temps et expliquait aussi bien que Charles l’altération de l’utilisation du terme “islamophobie”. Le bouquin fait aussi un état de l’art intéressant des points qui peuvent poser problème entre les textes de l’islam et notre république.
    Bref, merci les Charles pour votre super boulot.

  2. Ilyas azaouaj en 2013, lorsque Marwan Muhammad le rencontre, n’est qu’un jeune prédicateur traditionnel et quiétiste, en vogue chez la jeunesse musulmane qu’il incite à s’intégrer et à se comporter dignement, à s’intégrer en société en bref et en ciblant pas mal les’problemes De délinquance. Ce n’est que plus tard qu’il est trouvé en Syrie, selon les sources proches que tu peux vérifier Charles même si tu n’en as cure visiblement parce que plusieurs t’ont dit tout ça, initialement pour ramener de jeunes belges en Belgique et les sortir des rangs islamistes. Échec, il est obligé de rester sur place et se fera exécuter quelques mois plus tard car jugé comme espion. Alors quoiqu’il en soit, jihadiste ou pas, en 2013 il nest rien de tout ça lorsque M. Muhammad le rencontre et il es’encore moins membre de Shariah4Belgium (dissoute dès 2012, encore une erreur de ta part que tu ignoreras à coup sûr). J’espère juste une chose : si demain un de tes contributeurs ou un des Charles avec lequel tu échangeais pete un câble, tu ne diras pas « mais quand je le connaissais et le fréquentais il était normal » par souci de cohérence avec ta méthode. Jecris’tout Cela tout en sachant que cela ne changera rien mais bon. Peut être qu’au moins tu feras des recherches. Ce sera déjà ça.

    1. Ilias Azaouaj s’est filmé avec une ceinture d’explosifs, expliquant qu’il avait rejoint les rangs des djihadistes. Il a d’ailleurs menacé la France et la Belgique. Les circonstances de sa mort sont très floues. Les médias ont longtemps annoncé sa mort par décapitation sur des accusations d’espionnage, mais rien n’est sûr et son compte Facebook a retrouvé une activité sans qu’on sache si c’est une usurpation à des fins de propagande ou si c’est réellement lui. Cependant vous avez raison quant au fait qu’il se soit éloigné de Sharia4Belgium avant la dissolution de cette association, les médias le présentant comme un ancien membre de l’association ne précisent pas tous qu’il en est parti en critiquant leurs méthodes militantes. Je vais donc corriger ce passage. Et pour ce qui est de votre accusation de sophisme par association, même si monsieur Azaouaj n’était pas un djihadiste au moment de sa vidéo avec Marwan Muhammad, ça restait un salafiste militant pour une vision intégriste et politisée de l’Islam. Quand on voit des militants du CCIF comme Jérôme Martin hurler qu’il ne faut pas “dialoguer” ni même débattre avec l’extrême-droite, ça me fait doucement rigoler.
      https://www.rtbf.be/info/belgique/detail_un-predicateur-belge-decapite-en-syrie?id=8350271
      https://www.lebabi.net/actualite/iliass-azaouaj-menace-depuis-la-syrie-le-tour-de-la-belgique-et-de-la-france-viendra-bientot-9497.html
      https://www.levif.be/actualite/belgique/converti-a-al-qaida-iliass-azaouaj-reprend-son-compte-facebook/article-normal-50095.html?cookie_check=1606249392

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